Nos enfants sont en première ligne face au coronavirus!

Le 16 mars 2020, devant des millions de français, notre président de la République a répété à 6 reprises: « Nous sommes en guerre » face au Coronavirus. Aujourd’hui, nos enfants, ainsi que leurs professeurs et tout le personnel scolaire, sont au front, entassés dans des établissements sans que cela pose le moindre problème à nos dirigeants qui multiplient les incohérences. Ainsi, les rassemblements de plus de 6 personnes sont interdits dans les espaces publics exceptés dans certains lieux comme les écoles, les collèges et les lycées. Dans les couloirs de ces établissements, les jeunes se retrouvent par dizaines, collés les uns aux autres, comme dans les moyens de transports en commun aux heures de pointes.

En octobre, certains ministres sont allés jusqu’à déclarer que le Coronavirus ne s’attrapait pas dans les moyens de transports mais peut-on vraiment leur faire confiance? Pour lutter contre le covid, le gouvernement a apparemment trouvé une solution: l’attestation qui permet aux parents de montrer qu’ils sont là pour amener ou ramener leurs enfants chez eux aux policiers qui font l’entrée et la sortie des établissements scolaires! Les jeunes qui prennent les bus doivent, quant à eux, présenter aux policiers leurs carnets de correspondance sous peine de se voir verbaliser d’une amende de 135 euros. C’est vrai qu’à 7h45 ou à 17h15, un jour de semaine, on peut se demander ce que font les jeunes avec leurs cartables sur le dos! Un peu léger comme mesure gouvernementale pour lutter contre le Coronavirus! Sur place, les directeurs et les professeurs font ce qu’ils peuvent pour permettre aux jeunes de poursuivre leur scolarité de façon la moins mauvaise possible.

Les principaux médias nationaux mettent en avant les quelques irresponsables qui ne respectent pas les mesures sanitaires. Etrangement, ils ne parlent que très peu des dizaines de milliers de jeunes et de leurs professeurs qui partent à l’école, au collège ou au lycée, la peur au ventre, craignant de ramener le Coronavirus chez eux et de le transmettre à leurs familles! A Terrenoire, j’ai discuté avec plusieurs jeunes dont Medhi, élève en seconde, qui m’a confié qu’une bonne partie d’entre eux avaient peur de contaminer leurs parents. La peur est inoculée dans les esprits depuis des mois et paralyse la plupart des français qui n’osent rien dire devant les nombreuses mesures toujours plus incohérentes et contradictoires d’un gouvernement qui change constamment ses discours et dont on peut se demander ce qu’il a fait entre le mois de mai et la rentrée de septembre.

Dans les lycées de Saint Etienne, plusieurs classes ont déjà fermé, des élèves et des professeurs sont régulièrement absents pour cause de Coronavirus. Les directeurs des écoles, les professeurs, les parents et leurs enfants sont sans aucun doute les mieux placés pour trouver des solutions aux problèmes posés. Les membres du gouvernement, complètement déconnectés de la réalité, devraient leur faire davantage confiance et répondre le mieux possible à leurs besoins.

Quand certains jeunes, ne supportant plus les conditions dans lesquelles ils étudient, essayent de faire entendre leurs voix, le pouvoir envoie ses forces de police pour les faire taire, les matraquer, les gazer. A la crainte de l’épidémie s’ajoute alors celle des « forces de l’ordre ». Dans de nombreuses villes, les élus locaux brillent par leurs silences quand ils ne se font pas directement complices du gouvernement. La colère des parents, celle des élèves et celle des professeurs grandit. Quand finira-t-elle par éclater? Déjà une « grève sanitaire » est prévue mardi 10 novembre à l’appel des syndicats d’enseignants Snuipp Fsu pour dénoncer l’état dans lequel les écoles se trouvent actuellement et qui rend la constitution de demies classes impossible, ne permet pas la distanciation physique, ni les remplacements des professeurs absents!