Les pistes cyclables à Saint Etienne: que du bonheur?

Un très grand merci tout d’abord car vous avez été plus de 80 personnes, en deux jours, à répondre à la question : Que pensez-vous des pistes cyclables dans le centre ville de Saint Etienne? Et c’est à partir de vos commentaires que j’écris cet article :

Si l’idée de développer l’utilisation des vélos dans les villes est un très beau projet  pour de multiples raisons à la fois sanitaires et environnementales, une chose est sûre : la façon dont viennent d’être tracées les pistes cyclables à Saint Etienne est très contestée.

En période électorale, depuis peu, il est bon pour un maire de se donner un côté écolo. Encore faut-il que celui-ci ait un minimum de crédibilité dans le domaine de l’écologie et, pour une personne qui a commencé son mandat en ouvrant le centre ville aux voitures, ce n’est pas gagné, mais cela ne dérange en rien Monsieur Perdriau qui n’en est pas à une contradiction près et dont les objectifs pour la ville de Saint Etienne restent assez flous ! De plus, l’urbanisme ne semble pas être son fort, comme nous en avions déjà discuté avec des étudiants de l’école d’architecture de Sainté à propos notamment du quartier de la Charité !

Concevoir la circulation des cyclistes, mais aussi de tous les autres modes de déplacements dans une ville, devrait s’appuyer sur une profonde réflexion avec tous les acteurs de la ville, les commerçants, les habitants… et, si notre maire est très bon en communication, nous avons déjà mis en évidence, au sein du média Sainté Debout, de nombreux sujets sur lesquels notre édile ne brille pas par la profondeur de ses « réflexions ».

La grosse majorité des stéphanois trouve que la plupart des pistes cyclables de la ville, qui ont été mises en place par la municipalité en partenariat avec les membres de l’association Ocivélo, sont « inadaptées, voire dangereuses ». Celles qui ont été installées de manière temporaire, sur le cours Fauriel, à Tardy et à Bergson, depuis le déconfinement, entraînent de très gros bouchons pour les automobilistes aux heures de pointes et, si les habitants de ces quartiers ont leurs lots quotidiens de musiques d’ambiance avec les concerts de klaxons des voitures, l’impact écologique n’est pas flagrant et l’air, à certaines heures de la journée, devient très vite irrespirable ! Pour les ambulanciers également, les déplacements deviennent ingérables !

Si, au moins, ces pistes étaient utilisées par la majorité des stéphanois, les embouteillages pourraient être évités mais c’est loin d’être le cas actuellement car de nombreuses personnes ont besoin de leurs voitures pour aller travailler. Tant que la première question des employeurs sera: »êtes-vous mobile ? », sous entendu : « avez- vous votre permis et une voiture ? », tant qu’on ne développera pas les emplois de proximité et que l’économie ne sera pas relocalisée, les déplacements poseront toujours des problèmes.

Notons également que la majeure partie des villes ont été conçues pour les voitures et les camions, que l’engouement pour le vélo de ville est relativement récent, que les gens ne changent pas leurs habitudes de déplacements du jour au lendemain
surtout quand leur emploi n’est pas à côté de chez eux.

Certaines pistes ne sont que provisoires. Elles ont été mises en place pour un laps de temps assez court vu que certaines personnes, à cause du coronavirus, sont aujourd’hui en télétravail. Beaucoup de stéphanois diront « heureusement » car les embouteillages risqueront de se multiplier quand tout le monde pourra reprendre son travail normalement.

Le déplacement en vélo est-il une bonne chose en période de pandémie ?

Là aussi, on peut se poser la question car des études montrent qu’un cycliste non masqué dissémine latéralement du Covid sur un rayon important et jusqu’à 10m en arrière, ceci pour une vitesse normale, un cycliste plus sportif jusqu’à 20m en arrière or la quasi totalité des cyclistes ne portent pas de masque compte tenu de l’effort respiratoire que cela leur impose et à plus forte raison dans une ville où très rapidement on se voit dans l’obligation de grimper.

Pour terminer, l’idée de développer les déplacements en vélos est plutôt bonne mais sa mise en pratique ne s’improvise pas. Elle implique toute une philosophie, de vraies réflexions et une réorganisation de la société. Ce qui n’a pas été le cas à Saint Etienne !

Merci à Christelle Daquila pour la photo qu’elle a prise hier à 17h15 à Tardy et qui vient illustrer cet article.