La Croisée des chemins

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Dans les rues de Saint-Étienne, une ville marquée par son passé industriel, je me tiens à la croisée des chemins entre l’humain et l’environnement. Originaire de cette cité, je me remémore mon enfance dans un milieu ouvrier, un contexte qui a façonné ma vision du monde. Pour moi, chaque être humain, peu importe son origine ou sa situation sociale, mérite respect et dignité. C’est peut-être cette conviction qui m’a poussé à embrasser une carrière empreinte d’humanisme et d’écologie.

Passionné par la nature, je me souviens des montagnes qui entourent ma ville, un refuge où j’ai cultivé mon amour pour l’environnement. Dans les années 80, alors que la notion de développement durable n’était qu’un murmure, je me battais déjà pour la défense de l’agriculture biologique et l’éducation à l’environnement. À une époque où j’étais considéré comme un marginal, j’ai fait le choix de mêler mes engagements sociaux et environnementaux, prônant une vision holistique qui lie les deux domaines. Cette sensibilité écolo-humaniste, bien que marginale à l’époque, a progressivement trouvé un écho dans la société, particulièrement chez les plus jeunes.

A Saint-Étienne après des années passées à Paris et des missions humanistes en Afrique de l’Ouest, je consacre mon temps à la formation de jeunes en insertion professionnelle. Mon engagement dépasse le cadre professionnel, car depuis deux décennies, j’ai participé à de nombreuses initiatives solidaires, rassemblant des individus de toutes origines politiques, qu’ils soient communistes, écologistes, anarchistes, ou simplement des citoyens désireux d’apporter un changement. Ensemble, nous avons créé des collectifs pour soutenir les sans-papiers, les sans-logement et les sans-emploi.

Saint-Étienne, ma ville natale, est un reflet de cette diversité. Elle a connu un essor fulgurant avec la révolution industrielle, mais a vu sa population diminuer depuis les années 70, laissant derrière elle des milliers de logements vacants dans un contexte de chômage et de pauvreté. Pourtant, cette ville multiculturelle, empreinte de valeurs d’entraide et de solidarité, reste fière de son héritage. Les Stéphanois portent en eux une culture ouvrière forte, marquée par des accents, des dialectes, et un sens aigu de la communauté.

Les migrations qui ont façonné cette ville — venues de la ruralité environnante, mais aussi d’Italie, d’Espagne, de Pologne et des pays d’Afrique du Nord — lui confèrent une richesse culturelle unique. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette pluralité n’efface pas l’identité locale ; au contraire, elle l’enrichit. Dans chaque interaction, dans chaque initiative solidaire, je perpétue l’héritage de ma ville, en tissant des liens entre les individus, en défendant une planète plus verte, et en apportant un peu d’humanisme à un monde en souffrance.

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