Pour un projet concerté par et pour les habitants sur le site de La Charité

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Nous, habitant.e.s  de Saint-Étienne, contestons la confiscation du site de La Charité actuellement en cours entre la ville, le CHU et des investisseurs immobiliers. Nous revendiquons l’intérêt public de ce site majeur de notre ville, et en cela, notre droit à être associé à son devenir.

Le site de La Charité est stratégique à plus d’un titre :

– seul ensemble disponible d’une telle superficie, il est ainsi la seule occasion de créer un vrai parc urbain au cœur de la ville. Si les parcs récemment créés au cours de ces dernières années (François Mitterrand, Joseph Sanguedolce) ainsi que le parc de l’Europe amènent un vrai confort aux stéphanois.e.s, tous sont situés en périphérie. Les parcs du Musée d’Art et d’Industrie et de Villebœuf sont quant à eux situés sur des collines, ce qui les rend de fait moins accessibles ;

– il constitue de surcroît un patrimoine précieux intégrant des éléments classés, qui doivent rester accessibles à tou.te.s ;

– il constitue une rotule à l’intersection de plusieurs logiques urbaines : entre l’hypercentre (quartier Saint-Jacques) et le quartier Saint-Roch, lequel semble destiné à une mutation d’envergure dans les années à venir ;

– enfin, il se situe à l’intersection de deux axes importants : dans le sens Nord-Sud, le long de la rue Michelet, dans le prolongement du campus Tréfilerie de l’UJM, à équidistance de celui-ci et du centre ; dans le sens Est-Ouest, le long de la rue Badouillère qui relie deux équipements culturels majeurs et leurs parcs attenants : le Musée d’Art et d’Industrie à l’Ouest sur la colline des Pères et l’Opéra à l’Est sur la colline de Villeboeuf. Il est d’ailleurs aujourd’hui public que vous avez noté la pertinence de cet axe et souhaitez en renforcer le caractère culturel par une requalification de la rue Badouillère. Ce projet pertinent ne devra sa réussite qu’à un développement en cohérence du site de La Charité, qui devrait jouer un rôle culturel crucial. Autrement, ce ne sera que pure cosmétique.

Pour toutes ces raisons et d’autres encore, nous ne pouvons accepter que les décisions quant à la stratégie à suivre pour le devenir de ce site soient prises à huis-clos entre la mairie, le CHU et quelques promoteurs immobiliers. Ses qualités urbaine, paysagère et patrimoniale en font un secteur d’intérêt publique, un levier exceptionnel du dynamisme urbain et citoyen, hors de toute logique commerciale.


Les idées de reconversion ne manquent pas et peuvent être multiples : déménagement du conservatoire Massenet dans un site plus calme et des locaux adaptés, extension du campus Tréfilerie de l’Université Jean Monnet, nouveau musée du Vieux Saint-Étienne après la fermeture de ce dernier, locaux associatifs ou de travail partagé, amicale laïque, démolition de certains bâtiments et végétalisation, ainsi que des logements de différents types, etc.

C’est justement le thème de l’exposition du pavillon français à la Biennale d’Architecture de Venise 2018, le plus grand événement mondial en la matière. Le pavillon français, sous la responsabilité du collectif Encore Heureux, présente une large sélection d’opérations de requalification urbaine laissées à l’initiative d’habitant.e.s, collectifs, associations, sans toujours prévoir de programme précis au départ et laissant le temps aux choses d’arriver. Mais malheureusement, aucun exemple stéphanois dans cette sélection. Une occasion ratée, donc, de faire rayonner notre ville au plus haut niveau international.

En effet, ce n’est pas en bradant le patrimoine stéphanois à deux ou trois promoteurs en quête de retour sur investissement à court terme que nous ferons rayonner notre ville. L’intelligence, la créativité, le dynamisme de ses habitant.e.s et de son tissu associatif en font ses principales forces, reconnues par nombre de nouveaux.elles arrivant.e.s ou visiteurs.euses de passage.

Nous réclamons donc une vraie concertation publique, intégrant les habitant.e.s et usager.e.s du quartier ainsi que l’ensemble des stéphanois.e.s.

Nous réclamons un vaste appel à idées public pour son devenir, ouvert à tou.te.s.

Nous demandons la suspension des tractations en cours afin de privilégier un vrai débat d’idées, vide de tout intérêt particulier.