Danielle Akakpo: quand l’écriture est un engagement…

Bonjour Danielle, je crois que tu es une vraie stéphanoise…

Bonjour Fabrice, oui, c’est sûr!  Je suis née à Saint-Etienne, j’ai vécu près de vingt ans dans le quartier de Carnot et j’ai fréquenté l’école élémentaire Jules Janin  dont je conserve un  excellent souvenir.

Cadre administratif à l’Education nationale (aujourd’hui à la retraite), j’ai subi le sort de nombreux fonctionnaires nouvellement nommés : l’exil loin du pays natal. De retour en famille à St Etienne en 1983, le hasard a fait que nous avons trouvé à nous loger dans le quartier de Bellevue que je connaissais à peine et dans lequel j’ai trouvé de nombreux avantages. La retraite m’a permis de me consacrer à ce que je n’avais pas eu le temps de faire auparavant : écrire ! Réaliser ce rêve, je le dois à Internet  et à un forum d’auteurs amateurs créé par une jeune Stéphanoise : j’y ai adhéré, participé à des jeux, des ateliers d’écriture, reçu des conseils.(Ecrire, il ne suffit pas de vouloir, ça se travaille !) Ce forum, j’en  ai hérité : http://www.forum-mda.com/index.php    

J’ai noué des liens avec d’autres sites et commencé par écrire des nouvelles (mon genre de prédilection) pour des recueils collectifs. Puis ont suivi dans le désordre à partir de 2006 quatre recueils de nouvelles, deux  romans en co-écriture avec un ami et deux romans à titre personnel.

Tu as publié de nombreux livres, des romans et des nouvelles. As-tu un fil conducteur commun à tous tes écrits et qu’est-ce qui te pousse à autant écrire?

Pourquoi j’écris ? Parce que c’est à la fois un plaisir et un besoin. Je me fais plaisir et si je peux faire plaisir à des lecteurs, que demander de plus ? La renommée m’importe peu.

Mes sources d’inspiration ? Pas de polar, pas de SF. La vie, les faits divers, anecdotes autour desquels je m’amuse à broder, à délirer et qui me permettent de brocarder tout ce que je déteste dans ce monde : l’égoïsme, la prétention, le mensonge,  la méchanceté, les discriminations de tous ordres…toujours avec un brin d’humour.

Dans les quartiers de Bellevue et de la Rivière, tu es connue pour tes différents engagements associatifs, peux-tu nous en parler?

J’ai été quelques années à La Rivière en tant qu’écrivain public, fait quatorze  ans d’accompagnement scolaire au centre social de mon quartier et une bonne dizaine d’années au secrétariat du conseil d’administration de l’association qui le gère.   J’y trouve les valeurs de solidarité, de mixité, de partage, d’échange qui me sont chères et qui le sont aussi à Sainté Debout que j’ai découvert par hasard sur Facebook.

Toi qui es originaire de Saint Etienne, quel regard portes-tu sur cette ville aujourd’hui?

Pour en revenir à ma ville dont je parle souvent de façon négative, j’ai toutefois vivement apprécié à notre retour à partir de 1983 de pouvoir aller travailler près de chez moi et à pied, le fait que mes deux filles aient pu faire leur scolarité jusqu’au lycée sans utiliser de transports en commun et en rentrant déjeuner à  la maison si elles en avaient envie. C’est un gain de temps et une qualité de vie incomparables. Et le réseau de transports en commun de la ville est toujours attractif. Je me prononcerai sur la dernière ligne de tram quand je l’aurai testée.

Comme beaucoup de Stéphanois de ma génération, j’ai des souvenirs émus de la ville noire, grouillante de vie, des promenades  du dimanche pour lécher les vitrines, des quartiers excentrés mais animés. Je ne vais pas regretter l’époque des mines, des fonderies et autres  activités lourdes et pénibles. Il faut aller de l’avant. Alors oui, le centre ville est beau, oui les musées sont intéressants, mais je trouve Sainté moins vivante qu’autrefois. Quartiers excentrés ou centre ville, des boutiques baissent le rideau et le commerce s’exporte à la périphérie.

De quel Saint Etienne rêves-tu pour l’avenir?

Ce que je souhaite pour l’avenir ? On peut toujours rêver…

Que tous les Stéphanois (de quelque origine qu’ils soient et quel que soit leur âge) vivent debout, j’entends par là dignes et satisfaits de leur sort, avec un toit sur la tête, un salaire correct à la fin du mois, un budget qui leur permette de s’aérer, de prendre quelques vacances. Que nos jeunes aient un but et ne soient pas contraints d’aller chercher fortune ailleurs.

Un grand merci Danielle d’avoir répondu à mes questions…

Merci à toi Fabrice

 

N.B : le blog de Danielle Akakpo: http://danielle.akakpo.over-blog.com

Publiés : (disponibles chez l’auteur)

Elles et Eux Recueil de nouvelles 2006 (Éditions Écriture et Partage)

Un Homme de Troo, roman en coécriture avec Jean-Noël Lewandowski (PLE éditions) 2006

Quelle comédie la vie recueil de nouvelles (PLE éditions) 2008

Détestable Antigone roman (Laura Mare éditions) 2010 (épuisé)

Jen et Juliette Roman( Eastern éditions) 2013

D’amour et d’oseille Nouvelle( Jacques Flament éditions)

Toi, ma p’tite folie ! (Zonaires éditions) juin 2015

Angelica corti (Éditions Le Huchet d’Or)Coécriture avec Jean-(Noël Lewandowski )2017