À la Perrotière, secteur du quartier de Terrenoire à Saint-Étienne, un terrain situé entre l’école et la crèche est au cœur d’une mobilisation citoyenne relancée ces dernières semaines, un terrain laissé à l’abandon depuis des années, alors même que les habitants réclament depuis longtemps qu’il devienne un parc pour les enfants et les familles.
Si le sujet est aujourd’hui revenu dans le débat public, c’est à la suite d’une démarche simple : donner la parole aux habitants.
La Perrotière : un quartier qui réclame enfin une place pour ses enfants – Média libre Stéphanois
À la demande de plusieurs mamans du quartier, j’ai réalisé un reportage vidéo leur permettant d’exprimer leurs attentes, leurs besoins et leur incompréhension face à l’inaction municipale. Cette vidéo, diffusée sur les réseaux sociaux, a été visionnée près de 7 000 fois en quelques jours.
A la Perrotière à Terrenoire, depuis des années, les habitants interpellent les élus en vain… – Média libre Stéphanois
En rendant visible une situation connue de longue date par les habitants, mais peu traitée publiquement, cette vidéo a permis de mettre en lumière un problème très concret du quotidien.
Une réaction politique… après médiatisation
À la suite de cette diffusion, l’adjoint en charge du secteur est intervenu publiquement en commentaire, expliquant qu’il aurait été « plus efficace de solliciter les élus » plutôt que de publier une vidéo, tout en indiquant que des réparations allaient être demandées et que les aménagements seraient étudiés.

Cette réaction a suscité de nombreuses interrogations parmi les habitants car la vidéo n’était pas un choix militant ou polémique, mais une réponse directe à l’appel de parents qui, depuis des années, sollicitent des réponses sans obtenir de suivi concret.
Aujourd’hui, la question posée par les habitants est simple : si les élus de proximité étaient réellement présents et à l’écoute, aurait-il fallu une vidéo vue des milliers de fois pour obtenir une réaction ?
Une promesse déjà formulée… en mars 2023
Un élément est venu renforcer ce sentiment d’incompréhension. Les parents de la Perrotière ont retrouvé un courrier officiel datant de mars 2023, dans lequel la municipalité indiquait déjà :
« Un projet d’aménagement est à l’étude afin de créer un espace récréatif entre l’école et la crèche et ainsi offrir aux habitants un lieu de détente. »

Nous sommes aujourd’hui en décembre 2025.
Le terrain est toujours abandonné.
Le parc n’existe toujours pas.
Cette chronologie interroge sur le suivi réel des engagements municipaux, et sur la place accordée à la parole habitante dans le temps long.
Ce que demandent les habitants : du concret et du suivi
Les mamans de la Perrotière ne demandent pas des projets spectaculaires ni des plans complexes. Leur demande est constante et claire :
– des jeux pour les enfants,
– des bancs et des tables,
– un espace sécurisé et agréable,
– un lieu de vie pour les familles du quartier.
Un quartier oublié, des familles en colère : la bataille pour un espace public digne… – Média libre Stéphanois
Elles sont prêtes à travailler collectivement sur les usages du futur parc, à partager la parole des habitants et des enfants, à préciser les besoins concrets du quartier.
Elles rappellent toutefois une évidence : la conception technique et le budget relèvent de la responsabilité de la municipalité.
Une question de fond : le rôle réel d’un adjoint de quartier
Au-delà de ce terrain précis, cette situation met en lumière une question plus large : à quoi sert un adjoint de quartier s’il n’est pas présent, identifiable et acteur du suivi des demandes locales ?
Un adjoint de quartier devrait être :
- un élu de terrain
- un relais permanent des habitants
- un facilitateur entre les services municipaux et la vie quotidienne
- un garant du suivi des engagements pris
- un acteur capable d’anticiper plutôt que de réagir sous la pression médiatique.
Quand il faut rendre publique une situation pour qu’elle soit enfin prise en compte, c’est que ce lien de proximité est fragilisé.
La démocratie de proximité ne doit pas se limiter à des intentions affichées, mais reposer sur la présence, l’écoute et l’action concrète dans les quartiers.
Les habitants de Terrenoire n’attendent pas seulement des promesses.
Ils attendent des élus qui habitent le quartier, en connaissent les réalités, et soient capables de s’y engager durablement.
La mobilisation des mamans de la Perrotière amène une question que beaucoup de terranéens se posent désormais :
Terrenoire n’aurait-il pas besoin, avant tout, d’un véritable adjoint de quartier ?

