Budget de la Sécurité sociale : des choix nationaux qui se ressentent sur le terrain
Le nouveau budget de la Sécurité sociale, présenté comme un budget responsable, inquiète de nombreux acteurs du secteur social et de la santé.
En cherchant à limiter les dépenses, certaines mesures risquent de fragiliser encore davantage ceux qui sont déjà les plus vulnérables : personnes âgées aux revenus modestes, malades chroniques, personnes en situation de handicap ou familles en situation précaire.
Derrière les chiffres se cachent des réalités très concrètes. L’augmentation des restes à charge, la complexification des démarches administratives ou l’allongement des délais peuvent pousser certains à renoncer à des soins indispensables. Dans la Loire, par exemple, de nombreux habitants voient leurs rendez-vous médicaux reportés faute de praticiens disponibles ou de moyens pour se déplacer. Pour ces familles, chaque euro compte, et chaque rendez-vous manqué peut avoir un impact réel sur leur santé ou leur quotidien.
Cette pression touche aussi le système de soins. Les hôpitaux publics, comme le CHU de Saint-Étienne, et les structures médico-sociales locales sont déjà sous tension. Dans certains quartiers ou communes périphériques, l’accès aux soins devient plus compliqué, renforçant les inégalités entre les habitants du centre-ville et ceux vivant dans des zones moins bien desservies.
Au-delà des chiffres, ce budget pose une question fondamentale : quel est le sens de notre solidarité ? La Sécurité sociale a été créée pour protéger chacun face aux aléas de la vie. Quand cette protection diminue, ce sont les plus fragiles qui en paient le prix fort.
À Saint-Étienne, des initiatives locales pour soutenir les plus fragiles
Face à ce contexte national, certaines réponses peuvent être mises en place à l’échelle locale pour limiter les effets des coupes budgétaires.
À Saint-Étienne, renforcer l’accès aux soins de proximité est une priorité. Les maisons de santé pluridisciplinaires, comme celles situées à Montreynaud ou à Bellevue, jouent un rôle clé pour offrir des consultations accessibles à tous. Les centres de santé municipaux et les associations locales permettent également de proposer des rendez-vous gratuits ou solidaires, notamment pour les personnes sans couverture complémentaire.
L’information et l’accompagnement social sont également essentiels. Les points d’information dans les mairies et les centres sociaux aident les habitants à comprendre leurs droits et à ne pas renoncer aux soins par peur des démarches administratives. Par exemple, au centre social “L’Arlequin” de Terrenoire, à Saint Etienne, des bénévoles accompagnent les habitants pour remplir leurs dossiers de soins.
La solidarité locale joue un rôle concret : réseaux d’entraide, référents santé de quartier, covoiturage pour les rendez-vous médicaux ou accompagnement numérique permettent de rompre l’isolement et de créer un véritable filet de sécurité de proximité.
Enfin, la mobilisation citoyenne et le dialogue avec les élus mériteraient d’être développés. Des rencontres ouvertes à tous, une information accessible et un dialogue de proximité avec les communes permettraient de placer durablement la santé au cœur des priorités. Encourager l’installation de nouveaux professionnels de santé dans la métropole stéphanoise et investir davantage dans la prévention seraient des choix concrets et porteurs pour l’avenir du territoire.
Même si les initiatives locales ne remplacent pas une politique nationale, elles peuvent faire une réelle différence. À Saint-Étienne, elles permettent que les habitants les plus fragiles ne soient pas oubliés face aux choix budgétaires.

