Saint-Étienne : quand les querelles politiques éclipsent les enjeux citoyens


Lors du dernier conseil municipal, les échanges ont une nouvelle fois dérapé à Saint-Étienne. Les attaques indignes du maire Gaël Perdriau ont provoqué la sortie des élus  socialistes et communistes. Régis Juanico a annoncé déposer plainte pour diffamation, dénonçant un franchissement de ligne inacceptable.

Si la réaction des élus socialistes peut se comprendre sur le plan humain — nul n’est insensible face à la calomnie —, leur retrait interroge néanmoins sur le sens même du mandat local. En quittant la séance, les représentants d’une partie des Stéphanoises et des Stéphanois ont, de fait, renoncé à prendre part aux débats qui concernent directement la vie de leurs concitoyens.

Car c’est bien là le cœur du problème : à force de tensions et de provocations, le débat démocratique s’étiole. Les querelles personnelles prennent le pas sur les dossiers de fond — logement, transport, cadre de vie, transition écologique, services publics — autant de sujets qui appellent des réponses collectives et un débat apaisé.

Ce nouvel épisode illustre le malaise politique qui s’installe depuis plusieurs années à Saint-Étienne. Loin d’un simple affrontement partisan, il traduit une perte de confiance entre les élus et les habitants. Beaucoup de Stéphanoises et de Stéphanois ne se reconnaissent plus dans ces scènes d’affrontements verbaux et d’indignations en chaîne.

De plus en plus de voix locales appellent à un sursaut démocratique : redonner du sens au débat municipal, replacer les habitants au cœur des décisions, et dépasser les logiques de camp pour se concentrer sur l’intérêt général.

Face à ces dérives, une question s’impose : combien de temps encore les citoyens accepteront-ils que les enjeux de leur quotidien soient éclipsés par les jeux politiques ?

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