À Saint-Étienne, la gauche à la croisée des chemins : vers une gouvernance municipaliste et partagée

À Saint-Étienne, une dynamique citoyenne s’affirme : celle d’une gauche municipaliste, ouverte et enracinée dans les réalités locales. Autour du collectif Sainté Populaire, soutenu notamment par une partie des insoumis, Europe Ecologie Les Verts et le mouvement « Debout », se dessine une nouvelle façon de faire de la politique: une démarche fondée sur la participation directe des habitants, la transparence des décisions et le partage du pouvoir entre toutes les composantes de la gauche.

Les écologistes, par la voix de Julie Tokhi et Olivier Longeon, ont d’ailleurs réaffirmé leur volonté d’une tête de liste écologiste, mais pas nécessairement issue de leurs rangs : l’important, insistent-ils, est que cette personne incarne le projet collectif et les valeurs de la transition démocratique et écologique, une position qui rejoint celle de Sainté Populaire, attachée à ce que la candidature municipale de la gauche stéphanoise soit d’abord portée par une dynamique citoyenne, au-delà des étiquettes partisanes.

Dans ce contexte, les insoumis, très investis dans la défense du programme du Nouveau Front Populaire, apparaissent comme un partenaire essentiel. Leur présence militante et leur ancrage populaire constituent un atout majeur pour faire vivre un projet de transformation sociale ambitieux à l’échelle locale.

Une question se pose : comment conjuguer cette force politique avec l’exigence de gouvernance partagée qui anime Sainté Populaire, Debout et les écologistes ?

Lors d’un échange avec Valentine Mercier, récemment désignée à la tête de la liste des insoumis à Saint-Étienne, celle-ci a insisté sur un point d’accord fondamental :

« Nous défendons, tout comme les écologistes, Sainté Populaire et « Debout », une gouvernance réellement partagée. L’idée, c’est que les responsabilités soient réparties entre toutes les forces de gauche, qu’elles soient partisanes ou issues de mouvements citoyens. »

Une approche qui rejoint l’esprit municipaliste cher à Sainté Populaire : placer la démocratie locale et le pouvoir des habitants au cœur du projet, bien avant toute logique d’appareil, une logique que le PS local et ses proches ont déjà choisi de ne pas soutenir préférant partir de leur côté avec Place Publique et les radicaux de gauche. Le positionnement des membres du PC est encore flou.

Certaines contraintes existent – notamment financières, liées au soutien des structures nationales – mais de nombreux militants soulignent qu’une solution collective est possible, comme l’a montré la campagne unitaire de 2022 avec Laetitia Copin, écologiste aux Verts , et Yannis Akouche, insoumis, qui incarnaient ensemble un projet commun durant la campagne des législatives en 2022.

Au fond, beaucoup de stéphanoises et de stéphanois le disent : ce qui comptera en 2026, ce ne sera pas tant le nom ou l’étiquette de la tête de liste, mais le programme concret porté par cette union citoyenne et une politique reposant sur la démocratie directe :

Logement abordable, tarification solidaire des transports, rénovation énergétique, soutien au tissu associatif, budget participatif : autant de mesures capables d’améliorer la vie des gens ici et maintenant, dans un esprit de justice sociale, d’écologie et de démocratie réelle.

C’est peut-être là que se joue l’avenir de la gauche stéphanoise : dans sa capacité à dépasser les logiques d’appareil pour s’unir autour d’un projet commun de transformation locale, fidèle à l’esprit du municipalisme citoyen.

Si tous les insoumis, forts de leur énergie militante et de leur expérience du terrain, choisissaient d’apporter leur soutien à cette démarche partagée, sans nécessairement chercher à la diriger, ils contribueraient sans doute à faire émerger une alternative crédible, collective et profondément populaire pour Saint-Étienne.

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