ENCOMBRANTS À SAINT-ÉTIENNE : CE N’EST PAS LES HABITANTS QUI SONT EN TORT, MAIS LE SYSTÈME MIS EN PLACE PAR LA MÉTROPOLE


Depuis la mise en place du nouveau dispositif de gestion des encombrants par Saint-Étienne Métropole, de nombreux habitants dénoncent une organisation qui complique la vie de milliers de foyers… tout en les rendant responsables d’un problème qu’ils n’ont pas créé.

  • La collecte des encombrants n’existe quasiment plus.
    La métropole a mis fin au service régulier de ramassage, le remplaçant par un système limité, sur demande, réservé à quelques cas particuliers.
    Résultat : une grande partie de la population n’a plus aucun moyen simple et accessible de se débarrasser de ses encombrants.
  • Les déchèteries ne sont pas accessibles à tous.
    Il n’existe pas de point de collecte par quartier, pas de solution mobile, pas de dépôt de proximité … sans véhicule, impossible d’y accéder.
    Pour des milliers de personnes — précaires, âgées, sans permis, étudiantes — ce système est tout simplement impraticable.
  • La métropole a imposé un accès par QR Code.
    Obligation de s’inscrire sur internet, d’avoir un smartphone, un scanner ou une imprimante.
    Ce modèle numérique exclut celles et ceux qui n’ont pas les outils, les compétences ou les moyens de s’y conformer.
  • Et pourtant, la métropole sanctionne.
    Elle verbalise les dépôts sauvages, elle moralise, parle “d’incivilités”
    mais comment peut-elle se permettre d’accuser les habitants quand elle a supprimé le service, éloigné les solutions et rendu le système volontairement complexe ?

Le problème n’est pas le manque de civisme : c’est une organisation pensée pour restreindre l’accès au service public.

Saint-Étienne Métropole a choisi :

  • la dématérialisation obligatoire
  • la fin de la collecte de proximité
  • l’absence de solution pour les foyers sans véhicule
  • une politique de contrôle et de verbalisation plutôt que de service

C’est une politique de tri social, où seuls ceux qui ont les moyens peuvent suivre les règles.

Revendiquer un service public accessible, ce n’est pas “demander n’importe quoi”, c’est être contre un modèle qui punit les habitants au lieu de les aider.

Les habitants ne réclament pas “le droit de jeter n’importe où”.
Ils demandent :

  • une collecte régulière des encombrants
  • un point de dépôt par quartier
  • des solutions sans voiture ni QR code
  • un système basé sur l’égalité d’accès, pas sur la sélection

QUE FAIRE / COMMENT AGIR ?

  • Refuser la culpabilisation
    Non, la plupart du temps, le problème n’est pas “les gens sales” : il vient d’une politique qui supprime les solutions et accuse ensuite les citoyens.
  • Interpeller la métropole, pas les voisins
    Élus métropolitains, conseil métropolitain, maire, vice-président·e en charge des déchets : ce sont eux qui décident, et donc eux qui peuvent modifier le système.
  • Demander le rétablissement d’un service public pour tous
    • collecte des encombrants régulière
    • dépôts de proximité
    • alternatives au numérique
    • prise en compte des réalités sociales
  • Créer ou rejoindre des collectifs d’habitants
    Plusieurs villes en France ont déjà obtenu le retour d’un système de collecte grâce à une mobilisation locale.

Le service public n’est pas le problème.
Le problème, c’est quand on le remplace par un système qui exclut, complique et sanctionne.

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